La Génétique et le poids

Ce que la science dit vraiment entre la génétique et le poids
On l’entend partout : “je prends du poids facilement, c’est génétique”. Ou pire : “je n’y peux rien, j’ai le gène du gras”.
Mais que dit vraiment la science ? Est-ce qu’un simple test ADN peut expliquer votre IMC ou votre difficulté à perdre du poids ? Spoiler : pas vraiment.
Oui, certains éléments sont génétiquement déterminés : votre taille, votre sexe biologique, ou même votre prédisposition à aimer les glucides (si, si, c’est étudié !). Mais croire que vos gènes dictent votre poids est une simplification abusive.
Et surtout, on oublie de poser une question essentielle : qui sont les gens étudiés dans ces recherches ? Est-ce que ces résultats valent pour vous, votre sœur ou votre voisin ? Pas sûr.
Ce qui est vraiment génétique (et ce qui ne l’est pas)
Taille, sexe, métabolisme : des bases héritées, mais pas figées
Certains traits sont bel et bien hérités de vos parents et inscrits dans votre ADN. C’est le cas notamment :
- de votre taille, largement influencée par des centaines de gènes ;
- de votre sexe biologique, défini à la conception ;
- et de certaines prédispositions métaboliques, comme une sensibilité à l’insuline ou la façon dont vous utilisez les graisses comme carburant.
Quand on parle génétique on parle alors des morphotypes tôt ou tard, ectomorphe, endomorphe… En médecine ayurvédiques ils ont les doshas, qui est une autre façon de voir les choses, je fais le rapprochement entre les morphotypes et les doshas ici: Les morphotypes et les doshas en ayurvéda
Le gène FTO : un exemple souvent mal compris
Le gène FTO (fat mass and obesity-associated gene) est l’un des plus étudiés dans le domaine du poids. Certaines variantes de ce gène sont associées à un IMC plus élevé. Mais attention : cette association ne signifie pas causalité directe.
Les études montrent que les personnes porteuses de cette variante ont tendance à avoir plus faim, à grignoter davantage ou à avoir une préférence pour les aliments riches en calories. Mais ces comportements sont aussi influencés par l’environnement, le stress, la culture alimentaire…
Conclusion : le gène FTO augmente peut-être le risque, mais il ne détermine pas votre destin.
Le lien génétique et poids
Dans cette vidéo YouTube je parle justement du gène FTO et de comment il est mal compris. Mais je te parle aussi de ce qui influe vraiment ton poids quelque que soit ta génétique à la base.
Le vrai problème des études sur la génétique du poids
Des populations étudiées très homogènes
Beaucoup d’études sont menées sur des groupes très spécifiques :
- soit sur des personnes en situation d’obésité, dans un cadre médical ;
- soit sur des athlètes de haut niveau, dans un cadre sportif ;
- soit sur des personnes d’un même âge, d’un même sexe ou d’un même milieu socio-économique.
Le problème ? Les résultats ne sont pas généralisables. Si une étude montre que tel gène est associé à la prise de poids chez 500 femmes obèses âgées de 50 ans aux États-Unis, cela ne veut pas dire que ce gène a le même impact chez un jeune homme actif vivant au Japon.
Une culture alimentaire très localisée
Autre biais courant : les études sont souvent conduites dans des pays occidentaux, comme les États-Unis, le Canada ou le Royaume-Uni. Ces populations partagent un environnement alimentaire très similaire : restauration rapide omniprésente, mode de vie sédentaire, portions caloriques excessives.
Or, l’impact de la génétique est toujours contextuel. Un même gène peut ne pas s’exprimer de la même manière selon que vous mangez des légumes tous les jours ou que vous allez au McDo trois fois par semaine.
Pourquoi tout cela fausse notre compréhension du lien génétique/poids
Des résultats surestimés hors contexte
Dire qu’un gène « fait grossir » est aussi absurde que de dire qu’un parapluie « fait pleuvoir ». C’est l’environnement qui active (ou non) certaines prédispositions. Ce qu’on appelle en biologie l’épigénétique.
Autrement dit, vous pouvez être porteur du gène FTO, mais si vous dormez bien, mangez équilibré, faites de l’exercice et gérez votre stress… ce gène peut ne jamais s’exprimer de façon problématique.
Des différences ethniques et culturelles négligées
Certains gènes ont des effets différents selon les origines ethniques ou géographiques. Par exemple, une variante génétique peut être courante chez les Européens, mais absente ou minoritaire chez les Asiatiques ou les Africains. Pourtant, beaucoup d’études ne prennent pas en compte cette diversité.
C’est un vrai problème : on finit par croire que la génétique s’applique à tout le monde, alors qu’elle dépend du terrain. Ce terrain, c’est vous, votre mode de vie, votre environnement et votre culture.
Conclusion : arrêtons de tout mettre sur le dos des gènes
Oui, la génétique joue un rôle. Mais ce rôle est beaucoup plus subtil qu’on ne le pense. Et surtout, ce n’est pas parce que vous avez une prédisposition que vous êtes condamné.
On ne peut pas changer ses gènes, ni ses origines. Mais on peut changer son alimentation, son hygiène de vie, son activité physique, son sommeil et son environnement social.
Et c’est justement là qu’un coaching personnalisé prend tout son sens : pour adapter les conseils, non pas à votre ADN, mais à votre réalité individuelle.
D’ailleurs les hormones jouent un rôle très important aussi dans la perte ou prise de poids, je t’en parle dans cette article ici: Comprendre les hormones
Sources et références
Frayling, T. M. et al. (2007). « A common variant in the FTO gene is associated with body mass index and predisposes to childhood and adult obesity. » Science, 316(5826), 889–894. https://doi.org/10.1126/science.1141634
Loos, R. J., & Yeo, G. S. (2014). « The bigger picture of FTO—the first GWAS-identified obesity gene. » Nature Reviews Endocrinology, 10(1), 51–61. https://doi.org/10.1038/nrendo.2013.227
Timmons, J. A. (2011). « Variability in training-induced skeletal muscle adaptation. » Journal of Applied Physiology, 110(3), 846–853. https://doi.org/10.1152/japplphysiol.00934.2010
Khera, A. V. et al. (2019). « Genetic Risk, Adherence to a Healthy Lifestyle, and Coronary Disease. » New England Journal of Medicine, 375(24), 2349–2358. https://doi.org/10.1056/NEJMoa1605086

Sam H est coach en nutrition et bien-être. Il accompagne les personnes en quête d’une transformation durable grâce à une approche personnalisée des troubles métaboliques.