Rééquilibrage ou Régime : la clé d’une perte de poids durable

Depuis quelques années, on assiste à une véritable bataille de position entre les nutritionnistes, les diététiciens, et les coachs en nutrition. Chacun semble défendre son camp avec une telle ardeur qu’on se croirait en plein débat religieux. Le rééquilibrage alimentaire d’un côté, les régimes de l’autre, et entre les deux… des personnes qui veulent juste perdre du poids durablement sans y laisser leur santé mentale.
Alors posons les choses clairement : non, un rééquilibrage alimentaire n’a pas pour vocation première de faire maigrir. Et oui, un régime fait perdre du poids. Mais l’un sans l’autre, on va droit dans le mur.
Rééquilibrage alimentaire : pas un régime déguisé
Le rééquilibrage alimentaire, c’est un mot qui fait bien sur le papier. Ça rassure. Ça donne une impression de douceur, de progrès sans brutalité. Et en soi, c’est vrai : l’objectif n’est pas la perte de poids, mais l’apprentissage. On réapprend à manger équilibré, à écouter ses signaux internes, à retrouver un rapport sain à la nourriture. Bref, on construit une base solide, ce qui manque à la majorité des gens qui enchaînent les régimes sans comprendre pourquoi ça ne marche jamais sur le long terme.
Mais soyons francs : le rééquilibrage alimentaire ne suffit pas toujours. Si tu es déjà en léger surpoids et que tu manges « à peu près bien », ce ne sera pas suffisant pour créer le déficit calorique nécessaire. Tu ne perdras pas de poids. C’est une démarche de santé, pas un protocole de transformation physique.
Cela dit, dans les cas où l’alimentation de départ est très déséquilibrée, il peut y avoir une perte de poids au début, presque « par accident ». On réduit naturellement les excès, on se met à bouger un peu plus, et le corps réagit. Mais c’est souvent limité dans le temps.
Le régime, lui, a un objectif clair
Un régime, qu’on l’aime ou non, a l’avantage d’être clair : tu veux perdre du poids, tu consommes moins que ce que tu dépenses. Point. C’est mathématique, et ça fonctionne.
Mais là encore, soyons justes : ce n’est pas le régime qui est le problème, c’est ce qu’on en fait après.
Le régime, c’est une phase temporaire. C’est une stratégie, pas une punition. Et si tu le fais bien, avec un objectif clair, des étapes définies, et surtout une phase de stabilisation, tu peux atteindre tes objectifs sans ruiner ta santé.
Le problème, c’est qu’on vend des régimes sans accompagnement. On promet des résultats sans penser à la suite. Du coup, la personne reprend ses anciennes habitudes, son poids, et souvent un petit bonus de frustration ou de culpabilité en prime.
Rééquilibrage et régime : complémentaires, pas ennemis
Là où je veux en venir, c’est qu’il ne faut pas opposer ces deux approches, mais les utiliser intelligemment selon la phase dans laquelle se trouve la personne.
Tu peux commencer par un régime bien structuré pour amorcer la perte de poids. Puis enchaîner avec une phase de stabilisation, qui est en réalité… un rééquilibrage alimentaire bien mené.
À l’inverse, pour quelqu’un qui souffre de TCA (troubles du comportement alimentaire), un régime strict peut être dangereux. Il vaudra mieux commencer par un rééquilibrage, avec une approche plus douce, plus psychologique, sans pression sur la balance. Parce que oui, l’alimentation est aussi émotionnelle, et ce point est souvent ignoré dans les approches trop mathématiques.
La stabilisation : le grand oublié de la perte de poids
Un régime qui fonctionne, ce n’est pas celui qui fait maigrir vite. C’est celui qui ne fait pas regrossir après.
Et c’est là que très peu de professionnels vont jusqu’au bout. Qui parle de phase de maintenance ? Qui propose un accompagnement de stabilisation aussi long que la phase de perte ? Pas beaucoup. Parce que c’est moins sexy, parce que ce n’est pas ce qui se vend le mieux.
Et pourtant, c’est le nerf de la guerre.
Dans mes coachings, je propose non seulement une phase de maintenance, mais aussi si besoin une reverse diet, notamment pour les personnes qui sortent d’un régime trop restrictif. Parce que le corps, ça se rééduque aussi. Et ça, on le fait progressivement, avec des repères clairs.
Conclusion : arrêtons de défendre une chapelle, pensons aux gens
Je ne vends pas des régimes miracles, je ne promets pas qu’on va “rééquilibrer” ton assiette et que les kilos vont fondre tout seuls. Ce que je propose, c’est un accompagnement complet, de la stratégie de perte à la stabilisation, en passant par la compréhension émotionnelle de ce qui t’a fait prendre du poids.
Mon travail, c’est pas de t’imposer ma vision réductrice de la nutrition basée sur mon expérience. C’est de t’éviter de perdre du temps, de te frustrer inutilement, et de t’informer jusqu’au bout pour que tu ne reprennes jamais ce que tu as perdu.
Et entre nous ? Ce ne sont pas les régimes qui échouent. Ce sont les professionnels qui ne prennent pas le temps d’expliquer la suite du programme.
Sources
- Mann, T., et al. (2007). Medicaid policy and weight-loss maintenance: results of a randomized trial. JAMA. https://doi.org/10.1001/jama.298.23.2817
- Hall, K. D. (2015). Calculating energy flux in humans: the role of insulin and leptin. Obesity, 23(6), 1130–1137.
- Haute Autorité de Santé (2016). Prise en charge de l’adulte en surpoids ou obèse. https://www.has-sante.fr/
- NICE (2014). Obesity: identification, assessment and management. Clinical guideline CG189.
Un mot sur l’auteur:

Sam H est coach en nutrition et bien-être. Il accompagne les personnes en quête d’une transformation durable grâce à une approche personnalisée des troubles métaboliques.