Comprendre les dangers pour la santé de l’état d’obésité et pourquoi il est si difficile de s’en sortir.

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comment sortir de l’obésité

Lorsqu’on aborde le sujet de l’obésité, il est crucial de distinguer deux choses : le respect de la personne d’un côté, et l’analyse scientifique des risques pour la santé de l’autre. Lutter contre la grossophobie ne signifie pas nier les conséquences réelles de l’obésité sur la santé. C’est tout l’enjeu de cet article : informer sans stigmatiser, comprendre pour mieux accompagner.

L’obésité : une réalité de santé publique

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’obésité est définie comme un excès de masse grasse ayant des conséquences négatives sur la santé, généralement mesurée par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30. En 2022, plus d’un milliard de personnes dans le monde étaient en situation d’obésité, dont 650 millions d’adultes [source OMS : https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/obesity-and-overweight].

En France, près d’un adulte sur cinq est concerné selon les chiffres de Santé Publique France, avec une progression constante depuis les années 1990.

Les dangers de l’obésité sur la santé (sans dramatiser inutilement)

L’obésité n’est pas une « faute morale » ni un échec personnel. Elle est le résultat d’un ensemble complexe de facteurs : génétiques, environnementaux, hormonaux, psychologiques et comportementaux. Mais elle expose à plusieurs pathologies chroniques :

  • Diabète de type 2 : l’un des risques les plus élevés. L’excès de graisse, notamment abdominale, diminue la sensibilité à l’insuline.
  • Maladies cardiovasculaires : l’obésité est un facteur de risque majeur d’hypertension, d’AVC et d’infarctus.
  • Syndrome d’apnée du sommeil : causé par un rétrécissement des voies respiratoires supérieures.
  • Cancers : l’obésité est associée à un risque accru de certains cancers (colorectal, pancréas, sein post-ménopause).
  • Maladies articulaires : arthrose prématurée, notamment au niveau des genoux et des hanches.
  • Stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) : accumulation de graisses dans le foie, pouvant évoluer vers une fibrose, voire une cirrhose.

💡 À noter : ces risques ne doivent pas être utilisés pour culpabiliser mais pour motiver à agir en douceur, avec un accompagnement adapté.

Pourquoi est-il plus difficile de perdre du poids une fois qu’on est en situation d’obésité ?

1. La perte de poids modifie durablement le métabolisme

Lorsque l’on perd du poids, le corps réduit sa dépense énergétique au repos. Ce phénomène est appelé « adaptation métabolique » ou « thermogenèse adaptative ». Il s’agit d’un mécanisme de survie ancestral qui rend la perte de poids plus difficile à mesure que le corps maigrit.

Selon une étude publiée dans Obesity (Fothergill et al., 2016), les anciens participants de l’émission The Biggest Loser voyaient leur métabolisme ralentir de façon durable, même plusieurs années après leur perte de poids spectaculaire.

2. La résistance à l’insuline

Chez les personnes obèses, la résistance à l’insuline perturbe la régulation du glucose et favorise le stockage des graisses. Ce déséquilibre hormonal rend la perte de masse grasse plus lente, même avec un régime alimentaire bien conduit.

3. Des hormones de la faim déréglées

L’obésité affecte des hormones clés comme :

  • La leptine, qui régule la satiété, tend à être moins efficace (résistance à la leptine).
  • La ghréline, hormone de la faim, peut augmenter après une perte de poids, favorisant les fringales et la reprise de poids.

4. L’inflammation chronique de bas grade

Le tissu adipeux en excès produit des cytokines inflammatoires qui perturbent le fonctionnement cellulaire et contribuent à des désordres métaboliques. Cette inflammation, bien que discrète, a un rôle majeur dans la difficulté à mobiliser les graisses stockées.

5. L’impact psychologique et émotionnel

Les régimes restrictifs, les échecs passés, la pression sociale ou encore l’auto-dévalorisation peuvent entraîner :

  • Une hyperphagie émotionnelle (manger pour calmer une émotion).
  • Des troubles du comportement alimentaire.
  • Un découragement rapide dès que la perte de poids ralentit.

Il est donc essentiel d’adopter une approche bienveillante et progressive.

Des solutions adaptées, centrées sur la personne

La science montre que des changements durables, même modestes, sont bénéfiques. Une perte de 5 à 10 % du poids corporel peut déjà réduire significativement les risques pour la santé.

Quelques principes validés :

  • Réduire les calories progressivement, en s’appuyant sur un déficit modéré (10 à 20 % des besoins réels) [voir article détaillé : Pourquoi tu ne maigris pas ? Analyse de la méthode CICO et des erreurs courantes des régimes restrictifs].
  • Bouger plus, mais intelligemment : pas forcément avec des séances intenses, mais en augmentant l’activité de fond (marche, escaliers…).
  • Préserver la masse musculaire avec un apport en protéines suffisant et un entraînement de renforcement musculaire.
  • Reposer le mental : méditation, sommeil de qualité, accompagnement psychologique.
  • Suivi personnalisé : coaching, nutritionniste, thérapeute comportemental… L’accompagnement améliore les résultats.

En conclusion

Perdre du poids en cas d’obésité n’est ni simple, ni impossible. C’est un parcours qui demande de la patience, du soutien, et une vraie compréhension des mécanismes biologiques en jeu. Ce n’est pas un manque de volonté, mais un environnement hormonal, métabolique et émotionnel complexe qu’il faut apprendre à apprivoiser.

Sortir des discours stigmatisants et comprendre la science derrière les faits, c’est ouvrir la voie à une transformation durable — dans le respect de soi.


📚 Sources utilisées pour cet article :

Un mot sur l’auteur: Sam H est coach en nutrition et bien-être. Il accompagne les personnes en quête d’une transformation durable grâce à une approche personnalisée des troubles métaboliques.

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