Comprendre le cercle vicieux cortisol et insuline : quand le stress et le sucre entretiennent la prise de poids

cortisol et insuline quand le cercle vicieux se met en route, perdre du poids devient l'enfer

Le poids n’est pas qu’une affaire de calories

De nombreuses personnes en quête de perte de poids constatent que malgré une alimentation saine et de l’activité physique, les résultats se font attendre. Chez certains, ce n’est pas une question de volonté, mais de déséquilibres hormonaux chroniques – notamment ceux impliquant le cortisol (hormone du stress) et l’insuline (hormone de stockage).

Leur interaction peut créer un véritable cercle vicieux métabolique, difficile à briser sans une stratégie adaptée.

Pour en savoir plus sur les hormones et la perte de poids: Hormones et perte de poids : comprendre ce qui bloque vraiment ou sur les hormones en général et leurs rôles : Comprendre les hormones : ces messagères invisibles qui gouvernent notre corps


1. Le cortisol : un stress mal géré finit par épuiser

Le cortisol est une hormone naturelle sécrétée par les glandes surrénales, essentielle pour nous réveiller, gérer les situations de tension, mobiliser l’énergie. Mais lorsqu’il reste élevé en continu – stress chronique, rythme de vie effréné, manque de sommeil – il devient un problème.

Ce que fait un excès de cortisol sur la durée :

  • Stimule l’appétit (surtout pour des aliments sucrés ou gras)
  • Interfère avec le sommeil profond
  • Augmente la rétention de graisse abdominale
  • Favorise la résistance à l’insuline
  • Affaiblit les fonctions digestives et immunitaires

Preuve scientifique : Une étude par Epel et al. (2001) a montré que les femmes exposées à un stress chronique avaient des niveaux de cortisol plus élevés et accumulaient significativement plus de graisse viscérale, indépendamment de leur IMC.


2. L’insuline : le stockage par défaut

Quand l’alimentation est trop riche en sucres rapides, que l’on grignote sans faim ou que l’on dort mal, le corps sécrète beaucoup d’insuline pour gérer le glucose. Mais au fil du temps, le corps devient moins sensible à cette hormone. Il en faut plus pour un même effet : c’est la résistance à l’insuline.

Je te parle ici de justement de Comprendre les dangers pour la santé de l’état d’obésité et pourquoi il est si difficile de s’en sortir. Car en effet l’état d’obésité augmente beaucoup de variables comme la résistance à l’insuline mais pas que…

Conséquences :

  • Difficulté à perdre du poids malgré l’effort
  • Fringales fréquentes (surtout sucrées)
  • Stockage préférentiel de graisse
  • Inflammation de bas grade

Preuve scientifique : Selon Hotamisligil (2006), la résistance à l’insuline est directement liée à l’inflammation des tissus adipeux, ce qui entretient la production de cytokines pro-inflammatoires… et donc le cortisol.


3. Quand cortisol et insuline s’emballent ensemble

Le vrai piège, c’est que ces deux hormones s’alimentent mutuellement :

  • Le stress chronique augmente le cortisol, qui stimule la faim (souvent pour du sucré).
  • Cette alimentation sucrée provoque des pics d’insuline.
  • L’excès de graisse abdominale augmente l’inflammation, ce qui… fait remonter le cortisol.

=> Résultat : on a tout le temps faim, on est souvent fatigué, on dort mal, on stocke davantage… et on a l’impression que tout est « bloqué ».


Une feuille de route pour sortir des cercles vicieux

Sortir de ces spirales ne se fait pas en un jour. Il ne s’agit pas de « tout changer » mais de créer un environnement hormonal plus stable. Voici une stratégie progressive et adaptable que tu peux appliquer avec tes clients.


Étape 1 – Calmer l’insuline, sans créer de stress

🔸 Objectif : améliorer la sensibilité à l’insuline pour réduire les pics de glucose, sans provoquer de surcharge mentale ou physique.

Actions :

  • Fasting léger (repas retardé le matin) si le client n’a pas faim au réveil.
  • Activité douce à jeun (marche de 30 minutes), idéale pour mobiliser les graisses sans stress.
  • Plan B prévu : un encas protéiné (ex : œuf dur, skyr, oléagineux) si le jeûne devient inconfortable.
  • 2 séances de renforcement musculaire par semaine, courtes et non-intensives.
  • Maintien d’une alimentation déjà saine, sans trop de changements si elle est équilibrée.

But : relancer la perte de masse grasse en douceur, sans faire monter le cortisol.

Je te parle justement du fasting ici: Fasting : Ami ou Ennemi de la Perte de Poids ?


Étape 2 – Stabiliser le cortisol

🔸 Objectif : envoyer des signaux de sécurité au corps pour qu’il « décroche » du stress de survie.

Actions :

  • Rituel de soirée tous les soirs, 30 minutes avant le coucher : lecture, respiration, étirement.
  • Coucher avancé progressivement : se coucher plus tôt en suivant la sensation naturelle de fatigue.
  • Pas de caféine après 14h.
  • Éviter le cardio intense ou les séances longues en phase initiale.

Le sommeil profond restaure la sensibilité à l’insuline et régule le cortisol.


Étape 3 – Utiliser le stress plutôt que le subir

🔸 Objectif : tirer parti de l’énergie du stress comme moteur de changement.

Certaines personnes fonctionnent bien sous pression ou dans des rythmes soutenus. Vouloir les « calmer » à tout prix peut les bloquer.

Recommandations :

  • Ne pas supprimer toute activité, mais canaliser l’énergie : marche, routines, planification.
  • S’appuyer sur leurs habitudes passées : si elles ont connu une période « stressée mais fonctionnelle », s’en inspirer pour retrouver une version plus saine.
  • Faire des changements progressifs, non brutaux.

Étape 4 – Monter en puissance (seulement après stabilisation)

🔸 Objectif : renforcer le métabolisme via la masse musculaire et la dépense physique contrôlée.

Progressions possibles :

  • Passer de 30 à 60 min de marche quotidienne.
  • Augmenter à 3 ou 4 séances de renforcement par semaine.
  • Ajouter des exercices de respiration ou de cohérence cardiaque pour renforcer la résilience au stress.

En résumé

Le poids n’est pas qu’une question de volonté ni de régime. Il reflète souvent l’état hormonal global du corps. Chez certaines personnes, c’est un stress chronique non résolu qui alimente des pulsions sucrées, de la fatigue, et une résistance métabolique.

Briser les cercles vicieux du cortisol et de l’insuline, c’est retrouver une meilleure lecture de ses signaux internes, et une capacité à mincir sans se maltraiter.


Sources

  • Epel, E. S., et al. (2001). Stress and body shape: stress-induced cortisol secretion is consistently greater among women with central fat. Psychosomatic Medicine.
  • Hotamisligil, G. S. (2006). Inflammation and metabolic disorders. Nature.
  • Bornstein, S. R., et al. (2008). Chronic stress, cortisol, and obesity: a role for the hypothalamic–pituitary–adrenal axis in metabolic disease. Endocrine Reviews.

A propos de l’auteur

Sam H ancien coach sportif

Sam H est coach en nutrition et bien-être. Il accompagne les personnes en quête d’une transformation durable grâce à une approche personnalisée des troubles métaboliques.

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